Europa braucht eine Neuorientierung. Die aktuelle Sparpolitik bringt uns um: Die Arbeitslosigkeit liegt auf dem höchsten Niveau seit 1960, jeder vierte Jugendliche in Europa keinen Job – eine ganze Generation wird ausgegrenzt. Wenn sich die Lebensstandards verschlechtern und soziale Unsicherheit zum Dauerbrenner wird, wenden sich die Menschen von Europa ab. Die einzige glaubwürdige Antwort auf den wachsenden Euroskeptizismus lautet: mehr Solidarität und mehr Demokratie.
In schwierigen Zeiten ist es wichtig, eine gemeinsame Sprache zu finden. Deutschland ist nicht das europäische Übel. Es sind vielmehr Neoliberale und Konservative, deren „endlose Austerität“ uns vom Aufschwung immer weiter entfernt. Das europäische Übel ist die Unfähigkeit einen Kurswechsel vorzunehmen. Bundeskanzlerin Merkel und der britische Premier Cameron sind heute das Symbol für diese Politik. In Frankreich hat der Wahlsieg von François Hollande die Lage verändert und in ganz Europa Hoffnungen eröffnet. Auch in Deutschland ist dies im September möglich.
Europa braucht eine Neuorientierung. Die Schaffung von Arbeitsplätzen muss höchste Priorität haben. Kurzfristig ist eine Stimulierung der Nachfrage notwendig, langfristig müssen Europas Kapazitäten qualitativ verbessert werden, hin zu einem nachhaltigen sozialen und ökologischen Model.
Wir sind grundsätzlich für einen ausgeglichenen Staatshaushalt, um öffentliche Dienste solide zu finanzieren. Aber in der gegenwärtigen Superkrise verhindert Sparen jedweden wirtschaftlichen Aufschwung, ja, es verschärft die Defizite und stürzt die Eurozone in eine Teufelsspirale. Deswegen muss der Zeitplan für ausgeglichene Haushalte dem Wirtschaftszyklus angepasst werden.
Strukturreformen sind notwendig, aber andere als bei Schwarzgelb. Wettbewerbsfähigkeit ist nur durch ein neues Wirtschaftsmodell zu erreichen: durch Investitionen in Innovation, in Bildung und Lehrstellen, in Forschung und Technologie, in grüne Infrastruktur, in sparsamere Energiequellen und notwendige Speicherkapazitäten und in digitale Netzwerke. Diese Baustellen sind die großen Herausforderungen, um Europa zum Modell einer nachhaltigen und erneuerten Industrie des XXI. Jahrhunderts zu machen.
Zur Finanzierung brauchen wir einen echten europäischen Haushalt mit eigenen Ressourcen – als Akt der Solidarität, für das Gemeinwohl und im nationalen Interesse. Ohne Solidarität werden die Europäer zu Verlierern der Globalisierung. Es ist noch nicht zu spät.
Aus Anlass des 50. Jahrestags des Élysée-Vertrages haben die Assemblée Nationale und der Deutsche Bundestag gemeinsam erklärt: « Die deutsch-französische Zusammenarbeit ist heute zu einer selbstverständlichen und verlässlichen Grundlage des europäischen Integrationsprozesses geworden. Die Aussöhnung, Freundschaft und Zusammenarbeit zwischen unseren beiden Ländern ist damit zugleich ein Beispiel dafür, nationale Egoismen zu überwinden … ».
Die Sozialdemokratie in Frankreich und in Deutschland hat eine lange Geschichte der intensiven Zusammenarbeit. Heute drückt sie sich in der Hoffnung auf eine wirtschaftliche Neuorientierung in Europa und in einem abgestimmten Handeln unserer Parlamentsfraktionen aus. Wir wollen den Mittelstand stärken; wir fordern die Einführung eines Mindestlohns und wir wollen eine Steuerharmonisierung, um Sozialdumping zu verhindern. Wir pochen auf eine echte Bankenunion, um die Finanzspekulation zu stoppen. Die Fraktionen von PS und SPD haben schon 2011 einen Gesetzentwurf für die Einführung einer Finanztransaktionssteuer vorgeschlagen, die dieses Jahr endlich kommen wird. Heute ist Regieren in Europa eine Sache, die über nationale Grenzen hinausgeht und sich in der Macht von Ideen beweist.
Um Fortschritt zu erreichen, müssen wir realistisch sein. Europas Institutionen funktionieren nicht optimal. Man kann die EU nicht mit der Troika aus IWF, EZB und Europäischer Kommission regieren. Die Eurozone braucht eine Wirtschaftsregierung, wie sie europäische Sozialdemokraten seit langem fordern. Die wichtigste Herausforderung Europas der nächsten Jahre besteht darin, den europäischen Bürgern ihre Macht zurückzugeben. Für die Europa-Wahl 2014 wollen wir einen Spitzenkandidaten für den Kommissionspräsidenten aufstellen.
Bundespräsident Joachim Gauck hat jüngst erklärt: „Lasst uns weiter gemeinsam den Weg zur europäischen Res publica bestreiten, dabei auch unter Umständen streiten, aber nur gemeinsam sind wir den künftigen Herausforderungen gewachsen“. Angesichts der wachsenden Europa-Verdrossenheit und der beständigen Irrtümer des liberal-konservativen Blocks müssen Sozialdemokraten in Deutschland wie in Frankreich und alle Bürger in Europa gemeinsam eine große Aufgabe verwirklichen: Solidarität und Demokratie.
Quelle: Website Axel Schaefer, MdB
Ensemble pour l’Europe
Le projet européen a besoin d’une réorientation. Aujourd’hui l‘austérité tue l’Europe. Le chômage est au plus haut depuis 1960. Un jeune sur quatre, et même un sur deux en Grèce ou en Espagne, ne trouvent pas d’emploi. Cela pèse lourd sur le destin d’une génération. Sans surprise, quand les conditions de vie se dégradent, que la précarité s’installe, les peuples se détournent de l’Europe. À l’angoisse qui monte en Europe, la solidarité et la démocratie offrent la seule réponse.
Dans la tourmente, nous savons l’importance d’une parole commune. L’Allemagne n’est pas le mal européen. Le mal européen, c’est l’alliance néolibérale et conservatrice majoritaire en Europe qui, contre l’avis du Fonds Monétaire International (FMI) lui-même, refuse de reconnaître que « l’austérité sans fin » dénoncée par le président François Hollande nous éloigne de la reprise. Le mal européen, c’est l’incapacité à changer de cap quand il devient manifeste que les politiques adoptées conduisent à l’impasse. Aujourd’hui, la chancelière Angela Merkel et David Cameron sont le symbole de cette politique. L’élection de François Hollande a changé la donne en France et permis d’espérer une réorientation en Europe. L’Allemagne aura sa chance aux élections en septembre.
L’Europe a besoin de cette nouvelle orientation. L’emploi est sa première priorité. À court terme, l’urgence, c’est la stimulation de la demande pour atteindre le potentiel de production. À long terme, c’est l’amélioration qualitative de l’appareil productif européen pour permettre la transition vers un modèle social et écologique durable.
Nous sommes favorables au retour progressif à l’équilibre budgétaire, car des services publics efficaces doivent être financés durablement. Mais dans une crise aussi sévère, couper les dépenses publiques et privées condamne toute reprise, aggrave les déficits et précipite la zone euro dans un cercle vicieux dont elle paiera le prix fort. C’est pourquoi le calendrier de retour à l’équilibre doit être adapté au cycle économique.
Stimuler par l’investissement est encore plus important. A cette fin, des réformes structurelles sont nécessaires. Mais ce ne sont pas celles qu’imposent les néolibéraux. Il faut regagner la compétitivité. Or, nous le disons ensemble, la reconquête de la compétitivité passe par un nouveau modèle économique : investissements dans l’innovation, l’éducation des jeunes, la formation des adultes, l’enseignement supérieur ; investissements dans la recherche, les infrastructures vertes de la transition écologique et les réseaux numériques ; investissements pour diversifier les sources de production en misant sur les énergies nouvelles, réduire nos consommations et encourager les nouvelles technologies de stockage d’énergies intermittentes. Ces chantiers regorgent de défis pour faire de l’Europe le modèle de l’industrie durable et renouvelée du 21eme siècle.
Ce rebond ne se fera pas tout seul. Si la devise redevient le « chacun pour soi », le dumping social et fiscal s’aggravera et conduira à l’agonie du projet européen ! À l’action commune exigeante se substitueront le retour des affrontements entre les Etats, la concurrence entre les salariés et les territoires, l’abaissement des standards sociaux, l’exploitation prédatrice des ressources et l’épuisement de la biodiversité. Dans une Europe moderne, la coopération et la solidarité doivent prévaloir : sans elles, les Européens seront les déclassés de la mondialisation. Financer ces chantiers d’avenir par un budget européen digne de ce nom et fondé sur des ressources propres n’est pas seulement un acte de solidarité, c’est un acte pour le bien commun et l’intérêt national. Il est encore temps.
A l’occasion du 50e anniversaire du traité de l’Élysée, les Parlements de la France et de l’Allemagne déclarèrent : « la coopération franco-allemande est devenue aujourd’hui un socle naturel et fiable du processus d’intégration européen. Le rapprochement, l’amitié et la coopération entre nos deux pays sont également un exemple qui doit inciter à dépasser les égoïsmes nationaux et à œuvrer, même en des temps difficiles, pour des relations constructives et de partenariat avec leurs voisins. » Certains y voient une pieuse nostalgie. Pour nous, ce ne sont pas des paroles creuses, mais dans l’épreuve, un engagement d’une exceptionnelle gravité.
Le socialisme démocratique en France et en Allemagne a une longue histoire commune de coopérations. Elle se traduit aujourd’hui par l’espoir d’une nouvelle stratégie économique pour l’Europe et d’une action concertée entre nos groupes parlementaires. Nous cherchons à renforcer les PME, que les allemands appellent le Mittelstand ; nous réclamons l’instauration d’un salaire minimum et nous appelons à une harmonisation de la fiscalité pour empêcher le dumping social. Nous exigeons une vraie union bancaire pour stopper la spéculation financière. Déjà en 2011, les groupes parlementaires du SPD au Bundestag et du PS à l’Assemblée nationale ont simultanément soumis une proposition de loi sur la taxation des transactions financières : elle va devenir réalité cette année. Gouverner en Europe est une affaire qui dépasse les frontières pour se rallier à la force des idées.
Pour aller plus loin, soyons réaliste. Les institutions européennes ne fonctionnent pas efficacement. On ne peut pas gouverner l’Europe avec la Troïka (FMI, BCE et Commission européenne). L’Europe ne manque pas seulement d’un gouvernement économique que les socialistes réclament depuis longtemps, elle souffre aussi d’un déficit démocratique dont les citoyens payent le prix fort. Les conservateurs privilégient l’Etat-nation pour diviser les peuples au profit de leurs intérêts particuliers. Le vrai défi européen pour les années à venir, c’est de rendre le pouvoir aux citoyens européens. L’occasion des élections européennes en 2014 nous donnera l’occasion d’élire le président de la Commission par tous les citoyens. Cela nécessitera de véritables débats, mais comme l’a dit le Président allemand Joachim Gauck : « Continuons d’œuvrer ensemble à la res publica européenne, et s’il le faut en s’expliquant, mais c’est seulement en unissant nos forces que nous serons à la hauteur des futurs défis. » Face à la montée en puissance du ressentiment européen et aux erreurs répétées du bloc libéral-conservateur, les sociaux-démocrates et les socialistes, en Allemagne, en France et tous les citoyens bien au-delà, doivent se rassembler pour donner à l’Europe un grand projet : la solidarité et la démocratie.
Christian Paul (Assemblée Nationale), Pervenche Berès (MEP), Laurence Rossignol (Sénat), Stefan Collignon (Professor), Angelica Schwall-Düren (Minister, NRW), Evelyne Gebhardt (MEP), Jutta Steinruck (MEP), Axel Schäfer (MdB), Elke Ferner (MdB), Gernot Erler (MdB) und Ulrich Kelber (MdB)